Le général de Gaulle disait le 14 janvier 1963 que l’Angleterre insulaire avait : une nature, une structure et une conjoncture profondément différente des continentaux. Cinquante-six ans plus tard, les députés de la Chambre des communes sont appelés à voter pour la seconde fois sur un accord fixant les modalités du Brexit. S’ils avaient déjà massivement rejetés la première mouture du texte, Theresa May espérait encore les convaincre. Raté.
Alors que David Cameron coule aujourd’hui des jours heureux (en ayant quitté la vie politique) on était loin de mesurer les ravages de sa promesse irresponsable, pour à l’époque, se maintenir au pouvoir. En dépit du meurtre de la députée pro-européenne Jo Cox en juin 2016, c’est avec 51,9 % des voix que les Anglais se sont prononcés favorablement.
Si le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker a prévenu qu’il n’y aurait pas de troisième chance pour négocier, rappelons la quasi et systématique impossibilité de l’Europe à prendre des décisions fortes. D’ici là donc : tout peut changer.
Le comble de cette saga (que l’on devrait rebaptiser naufrage) serait qu’aucun arrangement ne puisse être trouvé et que de facto : le Brexit en soit annulé. De quoi se dire : tout ça pour ça.