« Nous sommes entrés dans une nouvelle aire », a dit hier le chancelier allemand Olaf Scholz. La mise en alerte de la force de dissuasion ordonnée par Vladimir Poutine – comprenant l’arme atomique – est en train de rebattre les cartes de la géopolitique mondiale. On redécouvre un vocabulaire que l’on pensait réservé aux livres d’Histoire. Les communistes sont à nos portes, diraient nos ainés.
L’unanimité de l’Union européenne dans la gradation des sanctions économiques, dont le blocage des transactions financières russes du système d’échange international SWIFT, a fait chuter le court du rouble de 40% (1 rouble = 0,011 euro) . L’OTAN que l’on pensait « en état de mort cérébrale » renait de ses cendres. L’escalade verbale a laissé place à la surenchère : la livraison d’armes aux Ukrainiens financée par Bruxelles, le revirement de l’Allemagne qui s’apprête à reconstituer son armée (pour un coût de 100 milliards d’euros), la fermeture des médias pro-russes et de l’espace aérien des vingt-sept… Ce n’est plus la guerre des mots, mais le retour d’un affrontement entre deux blocs.
Toutefois, le silence de la Chine reste assourdissant. Sa politique du ni-ni en dit long sur sa stratégie d’observation, dans l’attente d’une future annexion de Taiwan.