La chute d’Élisabeth Borne s’est jouée dans un mouchoir de poche. La motion de censure portée par le député centriste Charles de Courson n’a pas trouvé sa majorité et la réforme des retraites a été adoptée via l’utilisation du 49-3. Il n’en fallait pas plus pour mettre le feu aux poudres !
De Brest à Lille, à Toulouse, en passant par Strasbourg, la grogne d’une partie de la population ne faiblit pas. Mais la volonté d’un peuple ne peut se résumer à deux millions de personnes… La rue ne semble pas prête à céder tant que la loi ne sera pas promulguée. Un vaste mouvement social est d’ores et déjà prévu ce jeudi à l’appel des corps intermédiaires. Si des heurts et quelques feux de poubelles ont animé la nuit de lundi à mardi, on est loin de la situation explosive de mai 1968.
Certes, 88% des Français restent opposés à la réforme des retraites. Pourtant, ils n’ont pas été pris au dépourvu à l’élection présidentielle. L’un proposait 65 ans, et l’autre, un retour à 60 ans. Les prospectus distribués dans les boites aux lettres ne servent pas uniquement de combustible.