À quoi joue exactement Emmanuel Macron ? Devant les parlementaires de son camp réuni hier soir au Palais de l’Élysée, le Président de la République a indiqué qu’il fallait « apaiser et écouter la colère » après l’adoption contestée de la réforme des retraites, tout en affirmant que « la foule n’avait pas de légitimité ». Un Président réélu face à l’extrême droite et dont le vote l’oblige, ne devrait pas dire ça. On se souvient de la phrase de Gilles Le Gendre, ancien chef de file des députés LREM, qui exposait le principe de la pensée complexe. Les Français ne sont probablement pas assez « intelligents et subtils » pour comprendre l’action du gouvernement.
Ce n’est pas son intervention prévue ce midi dans les JTs de 13 heures des deux chaînes historiques qui apaisera les tensions. S’exprimer devant un public dont l’âge moyen est de 68 ans, quand le profil de ceux qui manifestent chaque soir oscille entre 18 et 30 ans accentue l’image d’un Président déconnecté et droit dans ses bottes.
Emmanuel Macron ne bénéficie que d’une majorité relative qui devrait le forcer à chercher des compromis. Au lieu de ça : il préfère multiplier les 49-3 et poursuivre les petites phrases. Le macronisme, c’est la politique de la terre brûlée : après moi (en 2027), le chaos.