Faut-il parler d’une simple lacune dans notre arsenal judiciaire ou complètement revoir notre système législatif ? Flavien Moreau – premier djihadiste français condamné à son retour de Syrie, à la prison de Condé-sur-Sarthe – a été libéré le 13 janvier dernier. Une surveillance de 11 mois qui laisse place à bien des interrogations. Ses velléités de départ sont-elles définitivement éteintes ? Nul ne le sait.
Si l’avocat et Président d’Honneur de la Ligue des Droits de l’Homme, Maître Henri Leclerc argumente – avec raison – que tout justiciable ayant purgé sa peine, n’a pas vocation à demeurer éternellement incarcéré et que la prison se doit de rester un passage pour une réinsertion, il existe cependant, une rétention de sûreté pour les criminels sexuels. On peut alors légitimement imaginer étendre ce principe aux personnes radicalisées.
Lorsque l’on connaît les nombreuses failles des services de renseignements à surveiller les 19 000 fichés S, il y a de quoi s’inquiéter. Dire que nous ne sommes plus dans un état de droit – tout comme accuser les policiers de dérives autoritaires – est tout aussi dangereux. Dans les deux cas, la suspicion et la peur, peuvent faire voter n’importe quoi… ou faite élire n’importe qui.