On le baptise « le mur de la honte », mais on devrait l’appeler « l’aveu d’une impasse ». Récemment déplacés du quartier de Stalingrad à Paris, aux Jardins d’Éole, à la porte de la Villette, on ne cesse de déplacer les toxicomanes et ce sont les habitants qui craquent. Le phénomène n’est visiblement pas assez visible pour que l’on érige un mur entre Paris et Pantin, faisant fi de la sécurité des riverains, dont le seul tort est d’habiter dans des quartiers populaires peu enclins au vote.
Du Boulevard Périphérique ayant créé une frontière entre la capitale et sa banlieue, à la situation des migrants à Calais, sans parler du sort réservé aux personnes retenues dans les camps de Lampedusa en Italie : cachez cette pauvreté que je ne saurais voir. On pourrait rire des propos de cette gauche naïve souhaitant accueillir toute la misère du monde, si le sujet n’était pas aussi grave. Mais la France, qui enferme ses migrants et ses toxicos, peut-elle encore prétendre être le pays des droits de l’Homme ?
Trop occupée à créer de faux débats autour d’une histoire de prénoms, il serait temps que la classe politique se décide à lever le voile sur les réelles préoccupations des Français.