Alors que le sang n’a pas encore séché et qu’un hommage national sera rendu au professeur d’histoire-géographie Samuel Paty ce soir à La Sorbonne, voici que les premières dissensions font surface. L’État et l’administration éducative ont-ils failli ? Fallait-il une loi Avia pour lutter contre la mise en ligne de contenus haineux ? Faut-il forcer les opérateurs et les géants de l’Internet à lever l’anonymat ? D’un côté, on se plaint d’une restriction de nos libertés avec le couvre-feu et de l’autre, on exige plus d’encadrement. Les Français seraient-ils schizophrènes ?
Quand certains médias, politiques et une partie de la jeunesse prenaient jadis leurs distances avec Charlie et les caricatures du prophète, on s’étonne aujourd’hui de voir la quasi unanimité des manifestants et représentants religieux prôner la liberté d’expression. Citons le cas de l’adolescente Mila lynchée pour avoir critiqué l’Islam dans une vidéo de janvier 2020.
La France est mise face à ses contradictions. On embrasse un flic avant de dénoncer des violences policières, on se dit être Charlie mais que les dessinateurs ont joués avec le feu, on se dit favorable avec la liberté de caricaturer, mais on part manifester à l’appel de certaines associations prochainement dissoutes…