Ce n’est plus « J’ai embrassĂ© un flic » mais « J’ai infiltrĂ© les flics ». Le livre du journaliste Valentin Gendrot, infiltrĂ© dans la police parisienne, suscite la polĂ©mique. Violences physiques sur des migrants et des populations Ă©trangères noires et nord-africaines qualifiĂ©es de « batards », faux procès verbaux couverts… on se croirait dans une de ces mauvaises sĂ©ries policières.
La réaction des confrères journalistes a de quoi surprendre. En effet, ces derniers s’insurgent contre le procédé employé pouvant s’apparenter à de la manipulation ou à de la dissimulation. Mais n’est-ce pas là , le principe de la caméra cachée et des interviews aux questions orientées ? L’auteur le dit lui-même : il fallait emmener le public en zone grise.
Ce livre peut ĂŞtre en soi, une opportunitĂ© pour la Police de dĂ©noncer ses conditions de travail, le milieu de violence et d’insalubritĂ© de leurs locaux, un matĂ©riel hors d’âge oĂą la dĂ©shumanisation progressive de leur ĂŞtre face aux situations dĂ©sespĂ©rĂ©es qu’ils rencontrent chaque jour. PlutĂ´t que de faire le tour des plateaux TV, le ministre de l’IntĂ©rieur – Ă coup de polĂ©miques inutiles sur l’emploi du mot « ensauvagement » – ferait mieux d’aller passer six mois de stage dans le commissariat du XIXe arrondissement de Paris