Après les attentats du 11 septembre, certains artistes ont tenté de redonner du sens à une société fracturée.
Je pense aux imposantes installations d’Anish Kapoor , qui créaient des lieux propices au recueillement.
Cette expression artistique est devenue le moyen de soigner nos blessures.
Les artistes qui émergent actuellement présentent des similarités.
Ils s’affranchissent des conventions qui régissaient l’ère précédente.
Ils s’efforcent d’inventer de nouveaux langages culturels afin de traduire des réalités que les codes antérieurs ne parvenaient plus à exprimer.
Le Surréalisme , émergeant des décombres de la Grande Guerre s’enfonçait dans les profondeurs de notre inconscient pour échapper à toute forme de rationalité.
Salvador Dalí représentait des montres fondantes dans un paysage aride, comme si le temps se désagrégeait.
La crise environnementale inspire également d’autres mouvements artistiques.
Olafur Eliasson évoque l’impact des phénomènes naturels dans toutes ses installations.
Son œuvre Ice Watch , constituée de blocs de glace groenlandais se liquéfie en place publique, de sorte à matérialiser l’abstraction du réchauffement climatique.
Toutes ces œuvres expriment leur rejet face au statu quo.
L’art issu du chaos bouscule.
Il nous force à percevoir le monde différemment.
Il fait voler en éclats les barrières mentales qui nous maintiennent prisonniers de schémas dépassés.
En ces temps troublés, l’art reste notre langage commun le plus puissant.