L’intelligence artificielle est partout.
Elle s’immisce dans nos vies à petits pas.
Difficile d’y échapper.
Tu ouvres ton téléphone, elle est là.
Tu cherches une information, elle te répond.
Tu demandes une image, elle la génère en trois secondes.
Une seule requête et le monde s’ouvre à toi.
Cette facilité déconcertante de l’accès aux connaissances modifie profondément notre rapport au savoir.
Avant, chercher une information demandait du temps.
Il fallait ouvrir des livres, consulter des encyclopédies ou se rendre à la bibliothèque.
Notre cerveau créait des connexions.
Il établissait des liens entre différentes idées.
Il construisait sa propre cartographie du savoir.
Aujourd’hui, c’est différent.
L’IA nous sert le résultat sur un plateau d’argent.
Plus besoin de chercher, de tâtonner, d’explorer.
Nous devenons des consommateurs passifs de l’information.
Le sens critique s’étiole doucement.
Pourquoi remettre en question ce que l’IA nous dit ?
Elle a analysé plus de données que nous ne pourrions en traiter en plusieurs vies.
Pourtant, elle n’est que le reflet de ce que nous lui avons appris.
Une intelligence sans conscience, un savoir sans sagesse.
L’IA ne doute jamais.
Elle ne connaît pas cette jubilation qui nous saisit, lorsqu’une idée nouvelle surgit après des heures de rumination.
En lui déléguant notre réflexion, nous risquons d’atrophier notre esprit.
Comme un muscle qu’on n’utilise plus, il perdra peu à peu sa force et sa souplesse.
Je ne suis pas technophobe, loin de là.
J’utilise moi-même ces outils au quotidien.
Mais je m’interroge sur la place que nous leur accordons.
Sur cette tendance à les consulter avant même d’avoir tenté de réfléchir par nous-mêmes.
L’IA ne pense pas à notre place.
Elle calcule, analyse, génère à partir de modèles statistiques.
Une machine ne comprend pas ce qu’est la joie, la douleur, l’amour ou la mort.
Si tu lui demandes de rédiger un poème sur le deuil, elle combinera des mots selon des schémas appris.
Mais elle n’aura jamais pleuré un être cher.
Chaque pensée est le fruit d’une histoire personnelle, de rencontres, d’échecs et de réussites.
Elle porte la marque de notre culture, de notre éducation, de notre époque.